top of page

LES 6 ERREURS À NE PAS COMMETTRE AVEC LE FORFAIT JOURS

Photo du rédacteur: RodolpheBayleRodolpheBayle

Introduction


Le forfait en jours est un outil précieux pour organiser le temps de travail avec plus de souplesse.


Pourtant, de nombreuses entreprises tombent dans des pièges qui peuvent entraîner l’annulation des conventions et des conséquences financières lourdes. Il est donc impératif de connaître les erreurs les plus courantes afin d’éviter les contentieux et de garantir un cadre sécurisé aussi bien pour l’employeur que pour les salariés. Voici un guide détaillé des points d’attention et des bonnes pratiques pour instaurer et gérer efficacement un forfait jours.


1. Ne pas prévoir d’accord collectif


L’instauration du forfait en jours ne peut pas se faire librement. Un accord collectif (d’entreprise ou de branche) est impératif.


Sans cet encadrement, toutes les conventions signées avec les salariés sont nulles.


Bonnes pratiques :

  • Vérifiez que votre accord collectif autorise explicitement le forfait jours et détaille précisément son cadre d’application.

  • Assurez-vous qu’il prévoit les garanties nécessaires pour les salariés en termes de repos, de suivi de charge et de rémunération.

  • Formalisez les règles dans un document clair et accessible, compréhensible par tous.

  • Consultez régulièrement les évolutions légales pour vous assurer de la conformité de votre accord.


⚠️ Risques : En l’absence d’accord, le salarié peut exiger la requalification de son contrat en 35 heures, obtenir des rappels de salaire et entraîner une sanction pour l’employeur

.

2. Oublier le suivi de la charge de travail


Un salarié en forfait jours n’a pas d’horaires fixes, mais cela ne signifie pas qu’il peut travailler sans limite.


L’employeur doit mettre en place un suivi rigoureux et régulier de la charge de travail afin de prévenir tout risque de surcharge et garantir le respect des repos obligatoires.


Bonnes pratiques :

  • Organisez des points réguliers pour évaluer la charge de travail des salariés concernés.

  • Mettez en place un outil de suivi tel qu’un tableau de bord, un rapport mensuel ou une application de gestion du temps.

  • Sensibilisez les managers et RH à l’importance de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

  • Établissez des procédures pour alerter en cas de charge excessive et réajuster si nécessaire.


⚠️ Risques : Un salarié en surcharge peut demander la nullité de son forfait jours, exiger le paiement d’heures supplémentaires et, dans certains cas, engager la responsabilité de l’employeur pour atteinte à la santé au travail.


3. Appliquer le forfait jours à des salariés non autonomes


Le forfait en jours est réservé aux cadres autonomes et aux salariés qui organisent librement leur emploi du temps. L’imposer à des salariés soumis à des horaires fixes ou à un encadrement rigide est une faute qui peut être contestée.


Bonnes pratiques :

  • Évaluez précisément l’autonomie réelle du salarié avant de lui proposer un forfait jours.

  • Définissez des critères objectifs d’autonomie dans votre accord collectif et appliquez-les systématiquement.

  • Vérifiez que le salarié ne dépend pas d’horaires prédéfinis et qu’il dispose d’une liberté organisationnelle suffisante.

  • Revoyez régulièrement la pertinence du forfait jours en fonction des missions et du niveau d’autonomie effectif du salarié.


⚠️ Risques : Si un salarié prouve qu’il ne dispose pas d’une autonomie suffisante, il peut obtenir la requalification de son contrat en temps plein et demander un rappel de salaires. Cette requalification aura également des implications en matière de protection sociale et de cotisations.


4. Proposer une rémunération insuffisante


Le forfait en jours doit être assorti d’une rémunération adaptée.


Si le salaire est jugé trop faible au regard de la charge de travail et des responsabilités du salarié, il peut contester sa convention.


Bonnes pratiques :

  • Assurez-vous que la rémunération est cohérente avec les responsabilités et le niveau d’autonomie du salarié.

  • Comparez régulièrement avec les niveaux de rémunération du secteur pour éviter tout risque de sous-évaluation.

  • Ajustez la rémunération en cas d’évolution des missions ou d’augmentation de la charge de travail.

  • Intégrez des primes ou avantages complémentaires si nécessaire pour équilibrer l’ensemble du package salarial.


⚠️ Risques : Une rémunération trop faible peut entraîner une requalification du contrat et générer un rappel de salaire avec effets rétroactifs. L’entreprise peut également être soumise à des redressements URSSAF en cas de contrôle.


5. Ne pas respecter les temps de repos et le droit à la déconnexion


Un salarié en forfait jours doit pouvoir se reposer. Si l’employeur ne garantit pas le respect des temps de repos légaux et du droit à la déconnexion, la convention peut être invalidée.


Bonnes pratiques :

  • Rappeler et formaliser les règles de repos dans l’accord collectif et les documents internes.

  • Encourager les managers à ne pas solliciter les salariés en dehors de leurs plages de travail.

  • Mettre en place un système d’alerte pour détecter les dépassements d’horaires répétés et prévenir l’épuisement professionnel.

  • Adopter des mesures concrètes pour le droit à la déconnexion (ex. coupure des messageries en dehors des heures de travail).


⚠️ Risques : Le non-respect des repos et du droit à la déconnexion peut entraîner l’annulation de la convention et ouvrir droit à des indemnités pour le salarié. De plus, l’entreprise peut être tenue responsable en cas de risques psychosociaux avérés.


6. Omettre la signature d’une convention individuelle


Chaque salarié concerné doit signer une convention individuelle précisant les modalités de son forfait en jours. En l’absence de ce document, la convention est automatiquement invalidée.


Bonnes pratiques :

  • Vérifiez que chaque salarié a bien signé une convention individuelle en complément de l’accord collectif.

  • Assurez-vous que le document précise les modalités d’application du forfait jours : nombre de jours travaillés, conditions de suivi, droit à la déconnexion, etc.

  • Conservez un suivi rigoureux de ces conventions dans les dossiers RH pour toute vérification ultérieure.


⚠️ Risques : En l’absence de convention écrite, le salarié peut exiger la requalification en 35 heures et obtenir un rappel de salaires.


Conclusion


Le forfait en jours est une solution intéressante et flexible, mais son encadrement est strict.


En évitant ces erreurs, vous sécurisez votre dispositif et limitez les risques financiers et juridiques. Un suivi régulier, une rémunération adaptée et le respect des droits des salariés sont les clés d’une mise en place réussie et durable du forfait jours.


Pour assurer la conformité et éviter les litiges, contactez Dairia avocats !

Comentarios


bottom of page